Daniel Denise (Nancy - France)
La Promesse (1928-2013)
du 24 mai au 16 juin 2013, de midi à
minuit
sculptures / place Charles III - Nancy
Cette installation est à la fois un
hommage à la Place du marché, à ses acteurs et une
interrogation sur la marche d’un monde : en effet la
contrainte de produire plus dans la faiblesse des
savoirs empiriques et l’étroitesse du court terme
des politiques entraîne des conséquences
catastrophiques sur la planète et sur nous-mêmes,
dont nous mesurons l’ampleur jour après jour.
Aborder avec justesse la complexité du monde et des
hommes exige une approche se méfiant des effets, des
postures et des adjectifs de la modernité. Dans mon
travail je recherche la mesure, et je me méfie de
l’ornementation, de ses effets de distraction ou de
distinction. L’approche la plus radicale de la
vérité et de la justesse exige le respect pour ne
pas sombrer dans l’anecdote. Depuis quelques années,
je travaille aussi comme photographe indépendant
pour donner du champ à mes activités plastiques.
Comme beaucoup, je suis en décalage
avec la propension actuelle au consensus, aux choix
et avis éphémères dans notre société dépassée par
les enjeux de sa survie et de son bien-être. Le
travail, l’engagement des hommes, les contraintes
qui se multiplient sont obsédantes et il y a bien
longtemps que l’artiste ne peut-être seulement
réduit à une exploration esthétique dans un monde où
il ne trouverait pas sa place...
La promesse
Tracteur Deering 10-20 USA Année 1928 Modèle
Narrow Tread (1430 exemplaires produits, contre 245
000 exemplaires du 10-20 classique).
Cette installation tisse un lien avec les machines
de Léonard de Vinci et de Jules Verne et les ready
made de Duchamp. Elle incarne les rêves d’enfants et
la transmission entre générations et s’inscrit dans
les préoccupations environnementales de notre siècle
face aux modes de production et de consommation.
La révolution industrielle a ouvert la promesse des améliorations des conditions de vie, la mécanisation allait adoucir la pénibilité du travail et augmenter la production, les rendements et les profits. Mais aujourd’hui, l’eau, la production alimentaire, la gestion des ressources naturelles sont des priorités conjuguées avec un bilan comptable effrayant : 20 % de la population mondiale utilise 80 % des ressources de notre planète, 80% de la population mondiale utilise les 20 % restants.
Et ce
paradoxe : l’obésité tue 3 fois plus que la
malnutrition. Qui aurait parié sur un tel scénario ?
Les ressources fossiles en minerais et métaux
s’épuisent et n’offre plus que le recyclage de ce
qui a été extrait sans compter, nouvelle mine d’or
pour les investisseurs. Plus intimement, cette
installation « la Promesse » est une évocation de
« la place du marché » de mes parents et grands
parents qui y vendirent leurs légumes produits sur
des terres maraîchères en lisière de la ville : ce
modèle disparu sous la pression des investisseurs
avec l’assentiment des politiques était pourtant un
idéal économique et environnemental.
Son : Jérôme Bourdellon Dorure à la feuille :
Atelier Emilie Ricour-Latourte. Nancy.
Remerciements à Claude et Grégory Lescoffier
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